C’est comme »vous » voulez…
Dans la vie de tous les jours au Québec, vouvoyer est utilisé dans certaines situations qui impliquent une personne qui nous est moins familière, plus âgée, ou tout simplement avec qui on voudrait conserver une certaine distance. Toutefois, lorsqu’on tutoie, on vient encourager l’interlocuteur à éviter la barrière de la formalité.
Dans une entreprise, il n’est pas facile de s’y retrouver. Comment savoir quel pronom utiliser dans un milieu professionnel? Nombreux sont les employés qui préfèrent s’en tenir au « vous» par défaut, plutôt qu’au « tu », question de s’assurer de rester dans la zone« sécuritaire ». Certains dirigeants désirent le tutoiement dès le début question de faciliter la fluidité de la communication. D’autres ne veulent pas déstabiliser l’autorité et évitent la familiarité en utilisant la deuxième personne du pluriel avec les collègues. Mais que signifie réellement le pronom quand il s’agit de hiérarchie dans une entreprise?
Vouvoyer met en évidence une volonté de politesse et de formalité. Elle permet également d’indiquer une forme de hiérarchie sociale, et par défaut, de respect imposé. Le vouvoiement évite la réciprocité pour empêcher que des situations irrespectueuses surviennent. Le pronom « vous » peut être utilisé par défaut lorsque l’on ne sait pas ce que désire son interlocuteur et que l’on ne veut pas le brusquer. Si c’est un cadre, alors la décision lui revient d’utiliser le pronom qu’il veut afficher. Si un employé vient d’être embauché, alors il vaut mieux attendre qu’un signe quelconque survienne ou tout simplement demander aux collègues de travail quel pronom utiliser envers les dirigeants.
Le fait de tutoyer vient marquer une certaine familiarité dans une conversation. Elle établit une communication plus décontractée et rend la relation professionnelle davantage humaine. Aujourd’hui, les entreprises semblent pourtant enclin à encourager une certaine proximité entre les employeurs et les dirigeants. Normalement, il est plus naturel que ce soit le supérieur qui engage la demande de tutoyer. En effet, étant donné l’autorité qu’il détient dans la hiérarchie sociale, l’image qu’il reflètera sera l’image qui sera véhiculée. Dans ce cas, en affichant la demande de se faire tutoyer, les employés prendront la direction d’un certain niveau de confort en conversant.
En fin de compte, tant que le pronom à la deuxième personne convienne aux deux parties et que le respect demeure mutuel, il n’y a pas de mauvais choix entre celui du singulier ou du pluriel. Si le tutoiement est une évidence dans l’organisation et que tout le monde se tutoie, alors il serait fortement préférable de suivre le groupe et de se tutoyer entre collègues. Dans l’éventualité où vouvoyer semble évident dans la compagnie, rien n’empêche de proposer de se faire tutoyer sic’est ce que l’on préfère. Il demeure que le respect est présent peu importe sil’on vouvoie ou tutoie, tout dépend de ce que l’on veut insinuer.
par Jolly Sabbagh
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